mardi 18 mars 2014

Jesus arrivé au Brésil...

Mercredi 5 mars, Christian et Anne me posent avec Adrien à la sortie de Cayenne. Après deux mois et demi sur leur bateau Tidom et une pelleté de miles de fait sur l'Atlantique, me revoilà avec mon fidèle sac à dos avec comme destination : le Brésil !

Après 45 minutes de stop, nous sommes pris par un brésilien qui va à St Georges, ultime ville frontière au bord du fleuve Oiapoque. Le lift s'est bien passé bien que pas très mouvementé étant donné que notre chauffeur ne parlait que portugais et que nous et le portugais à ce moment là, eh ben c'était pas la joie..
C'est dont dans un silence relativement constant que nous avons fait ces 193 km sur une route traversant la jungle et ne desservant que très peu d'habitations.

A ma grande surprise, Saint Georges tiens plus du village que de la ville et on sent déjà que le Brésil est proche. On le voit d'ailleurs de l'autre côté du fleuve.

Nous retrouvons à un bar notre Couchsurfer pour la nuit : Aurélien. Français installé du côté brésilien depuis maintenant 6 ans, il enseigne le français aux brésiliens qui viennent du côté Guyane pour y travailler.

Quelques bières plus tard, il nous emmène dan sa barque de l'autre côté de l'Oiapoque. C'est donc à la rame (oui monsieur!) que je rentre au Brésil pour la première fois.

Nous resterons finalement 3 jours de plus chez Aurélien tellement on s'y sent bien ! Villa Vitoria, le village où se trouve notre hôte est plein de charme et je dois dire, assez dans le style que je me faisait du Brésil. Des rues de terre déformées par les pluies (nous sommes en saison des pluies!) et des maisons faites de planches de bois et souvent sur pilotis au bord du fleuve. 
Je savais le Brésil pays le plus chrétien du monde mais je m'attendais pas à trouver une église différente tous les 100 m (et je n'exagère pas!)

Les activités furent variée entre nage dans le fleuve, dans une crique au milieu de la forêt et repas chez Luc, un français qui tiens un petit resto brésilien. A 3 € le repas bien consistant et avec de la bière pour moins de 1 €, il est plus cher de faire soit même à manger et autant vous dire que nous l'avons vite compris !
J'ai ainsi pu découvrir le plat national (dont j'ai oublié le nom) qui est constitué d'une assiette contenant du riz, des spaguettis, de la salade et des haricots rouges. Le tout est accompagné avec de la viande ou du poisson. Autant vous dire qu'après une assiette on a plus faim!

Je ferais la connaissance lors de notre première soirée dans ce bar, d'une fille dont la visage ne m'était pas inconnu. Ce n'est que 2 jours plus tard qu'en discutant plus avec cette couchsurfeuse en réparation d'un tour du Brésil en moto qu'elle n'est autre que Sandrine, la personne qui avait accompagnée Caroline (dont je vous avez parlé ici) qui fait le tour du monde à pied pendant 10 ans . Le monde est petit !
Si vous voulez voyager en moto, son site est ici


Dimanche 9 mars, il est temps pour nous de prendre congé de notre formidable hôte et c'est en pirogue à moteur que nous rejoignons Oiapoque en passant sous le nouveau pont reliant la Guyane au Brésil. Pour la petite histoire, ce pont est fini depuis 3 ans mais étant donné que la route entre Oiapoque et Macapà côté  Brésil n'existe toujours pas, eh ben il est fermé...

Après 3h d'attente à la sortie de la ville pour rallier Macapà à 600 km plus au Sud, nous prenons un bus. La première partie de la route est en effet une piste sur 100km en (très) mauvais état et très peu de voitures de particuliers s'aventurent sur cette route.

C'est donc 11h de bus plus tard (et 80 $R en moins soit 24€ environ) que nous arrivons à Macapà. On file à un petit hôtel pas cher qu'on nous avait conseillé la veille chez Luc.

Le lendemain, nous rencontrons Euryando notre couchsurfer qui nous accueil pour la nuit. Il ne parle que portuguais et nous avons un peu de mal à nous faire comprendre. Mais avec l'aide de nos main et d'une amie à lui qui parle bien français, nous nous comprenons et passons un superbe moment avec lui et ses amis.



Le lendemain, avant de partir travailler, il nous pose dans hémisphère sud. Eh oui, Macapà est la première ville brésilienne traversée par l'equateur. Pour les footeux, vous trouverez à Macapà  l'unique stade au monde dont la ligne médiane est … l’équateur ! Une petite photo au monument et nous revoilà sur la route direction le port de Santana.

Alors minute conseil aux voyageurs avec des gros sac à dos : ne prenez jamais le bus au Brésil ! La montée se fait à l'arrière et, une fois votre ticket acheté, il vous faut passer un petit portillon pour ensuite rejoindre l'avant du bus où se  fait la sortie. Heureusement que les brésiliens sont adorables par ce qu'avec nos gros sacs, c'est sûr qu'on en a fait chier plus d'un !

Arrivés à Santana, il est l'heure pour Adrien et moi de nous séparer. Lui descend l'Amazone direction Bélem et moi je le remonte en direction de Santarem.
Vous pouvez continuer à le suivre ici

Après avoir acheté mon billet qui comprend les repas à bord aussi, je dis au revoir à Adrien et monte sur mon bateau qui ne part que dans 6h.



Pour ceux qui seraient tentés de faire cette expérience voici quelques conseils : Achetez votre billet à bord où dans un bureau sur le port, cela vous coûtera moins cher que si vous le prenez à un vendeur à la sauvette.
Le plus gros des bateaux part les lundis, jeudis et samedis, en dehors de ces jours, vous payerez votre billet plus cher et aurez moins de choix dans le bateau.
Ne payez pas plus de 140 $R pour aller à Santarem. Moi j'ai négocié mon billet à 130 $R soit 39€. Le trajet doit normalement prendre 36h mais le miens aura mis plus de 40h.
Monter à bord le plus tôt possible permet de choisir ça place. Je conseil l'étage du milieu et le plus en avant possible. Le moteur et les toilettes étant sur 'larrière du bateau. Si vous avez la possibilité, le mieux est de se mettre contre un poteaux. Cela permet d'attacher son sac et de ne pas avoir de voisin sur un côté. Car un fois le bateau plein, je vous jure qu'on est serré au fond de cette boite comme dirait Patrick Sébastien.
Attention à vos affaires lors des escales, les vols sont fréquents. Une fois le bateau en marche, il y a moins de risques.

Minute conseil finie, j’ai donc quitté le port de Santana avec une bonne heure de retard. J’ai fait la connaissance de mon voisin de hamac Rafaelo. Il m’a beaucoup conseillé et appris pendant cette traversée.

Ces deux jours se sont passés sans souci particulier, la pluie s’est parfois invitée mais cela n’a pas gâché le voyage.
L’amazone c’est grand. Je veux dire que c’est vraiment grand ! On a parfois l’impression de naviguer en mer tellement l’autre rive est loin (voir même parfois non visible !)

De nombreux villages indiens sont visibles sur la côte et de nombreux enfant viennent près du bateau en pirogue. Il se trouve que les cuisinières du bateau ont l’habitude de jeter dans des sacs plastique (pour que ça flotte) des paquets de gâteaux. Étrange échange.

Parmi l’eau très boueuse de l’Amazone, j’ai pu voir quelques dauphins d’eau douce. Mois joueurs que ceux de mer, ils restent quand même très gracieux !
Le fait de naviguer comme cela proche du rivage permet de voir un peu plus de faune qu’en pleine jungle. J’ai ainsi pu voir des cochons sauvages, des pics-verts (mais qui sont en fait jaunes), des cormorans, aigles, vautours, aigrettes, des aras d’un rouge et bleu majestueux mais aussi et surtout deux iguanes de 80cm environ. C’était la première fois que j’en voyais et chose que je ne savais pas, ça vit dans les arbres. Je les ai vus à 5 m de haut environ en train de faire leur sieste sur une branche.

Une fois arrivé à Santarem, mon voisin m’a conduit en voiture à un hostel pas cher de la ville (20 $R la nuit) car aucun couchsurfing ne m’avait répondu.
J’y suis resté 2 nuits le temps de m’organiser pour la suite. Rafaelo m’avait conseillé Alter de Chao à 17 km de Santarem et y suis donc allé.
Le destin à voulu que je rate l’arrêt de bus et que j’ai à marcher en arrière. Cela m’aura permis de faire la rencontre de Delphine, une Autrichienne voyageant en Amérique du Sud depuis maintenant 11 mois et qui était à la recherche de la même auberge que moi. On s’est donc mis en route pour la trouver et au coin d’une rue nous sommes tombés sur un camping d’artistes de rue et de cirque. Les gens étaient sympa alors on est resté. Je conseille ce camping à tout voyageur en sac à dos de passage à Alter de Chao. En face de la plage, vous ne pouvez pas le rater. La nuit vous coûtera seulement 3 € et l’ambiance est fournie avec !

J’en ai profité pour apprendre que la plage à 50m d’où je dors est en fait la plage élue « la plus belle du monde ».

 Malheureusement en cette période des pluies elle est inondée et du coup ressemble plus à ça…

Etant donné que l’eau est juste trop bonne, j’en ai profité pour traverser à la nage et aller me balader dans l’ile. Le point de vue une fois au sommet était juste extra !

Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et après 4 jours passés à Alter do Chao, j’ai choisi de me remettre en route. Ma prochaine destination est Cuiabà, grande ville située au Nord du Pantanal et à environ 1700km d’Alter do Chao. Contrairement à ce que je pensais, cette route n’en est pas une mais une piste en très mauvais étant dont seulement 84 Km sont pavés…

Le souci est que le peux de bus qui s’y aventurent peuvent parfois mettre une semaine voir plus et que, étant en période des pluies, je ne sais pas si il y a des bus. L’autre option serait le stop dans un camion mais il arrive qu’ile mettent plus de 10 jour pour traverser et je ne peux pas me charger de 15 kg de vivres au cas où … Je vous laisse dont en espérant très fort trouver un bus et vous écrire de Cuiabà




Photos du Brésil

Bem Venido et bon voyage au Brésil!



1 - D'Oiapoque à Macapà

2 - Sur l'Amazone...

3 - Il parait que c'est la plus belle plage du monde...

4 - Cuiabà, centre géodésique de l'Amérique du Sud

5 - Fin du Brésil: Campo Grande & co

mercredi 5 mars 2014

La Guyane ça vous gagne!

Les premiers jours dans la marina de Degrad-de-Canne ne furent pas très joyeux. L’ambiance n’y est pas comme dans les autres visitées jusque là. 99% des bateaux présents sont des bateaux de français ayant atterri là  et qui travaillent en Guyane tout en vivant sur l’eau. On a donc plus l’impression d’être dans un cimetière de bateau que dans une marina. Tous sont recouverts d’une bonne couche d’algues vertes qui baignent dans l’eau boueuse du fleuve Mahury.


Les 16 km de route nous séparant de la capitale Cayenne se font facilement en stop (même à trois !) et à travers une végétation puissante et d’un vert époustouflant.

Cayenne en elle-même n’a pas grand-chose de particulier. On y a vite fait le tour et en dehors des nombreux commerces chinois proposant tout et n’importe quoi et des magasins de souvenirs (chinois eux aussi) l’artisanat n’est pas très présent.

Nous avons quand même fait un tour dans un musée pour avoir une idée des bestioles locales. En dehors des magnifiques papillons, les autres insectes sont nettement moins sympathiques...



La première chose qui frappe est la gentillesse des Guyanais. Le français expatrié reste français (dans 90% des cas) alors que le guyanais se plie en quatre pour répondre à votre question, vous renseigner où parler de son pays.
En ce moment en Guyane c’est la saison des pluies et je m’attendais à plus humide. Certes il pleut tous les jours mais moins longtemps que je pensais. Les « grains » se voient bien à l’avance et sont toujours assez impressionnants de par leur intensité !



Le carnaval de Guyane est le carnaval le plus long du monde (près de 3 mois cette année) et est sujet à beaucoup de tradition dans les costumes.
On a eu la chance d’assister à la grande parade de Kourou. Environ 50 troupes se disputent le titre de meilleure troupe le long d’une grande avenue.

Le public est retenu derrière des barrières et ne participe donc pas à la fête à proprement parler mais cela permet de profiter de la beauté et la complexité de certains costumes.
La parade aura durée 4 bonnes heures.

En plus des photos que vous trouverez plus bas, j’ai fait une petite vidéo, malheureusement de mauvaise qualité car je n’ai pas du matériel me permettant de faire de bon montages….


On profitera aussi d’avoir une voiture prêtée par un ami d’Anne et Christian pour aller un peu plus loin dans les terres et aller mettre un premier pieds dans la jungle. 

L’environnement à vraiment une ressemblance avec celui de la Haute Savoie. Aux détails près que les sapins laissent la place à des cocotiers, des bananiers, des bambous géants et lianes gigantesques ; que les bouquetins, renards, corbeaux et biches sont remplacés par des jaguars, des mygales (les plus grandes du monde, 25 cm !), des toucans et des paresseux.

Heureux hasard, nous avons retrouvé dans la marina un voilier rencontré à Sal au Cap Vert. Après des retrouvailles autours d’un bon repas nous sommes partis sur le plus long sentier balisé de Guyane.


Long de seulement 18 km et comportant un carbet (toit pour accrocher son hamac) au milieu dans la jungle, ce sentier peut être parcouru sans guide.
Nous sommes donc partis le vendredi matin pour 2 jours de randonnée avec une nuit dans la jungle.
L'ambiance à été super bonne et la balade géniale. Bien que l'humidité fût d'environ 184 % et le terrain plus que boueux, nous avons pu rallier le carbet situé à 9 km environ sans trop de souci. Etant donné que nous étions plutôt bruyants et mobiles nous n'avons pas vu grand chose niveau bestiole. Le mieux étant de se poser quelque part et d'attendre immobile que la vie de la jungle reprenne son cour.
Du coup sur les deux jours de balades nous avons vu aucune bête féroce si ce n’est une tortue (mais avec ces traits rouges elle avait l'air vachement féroce!), des papillons morpho (papillons de 10 cm entièrement bleus), un toucan et une chenille super agressive !
J'avoue qu'une mygale, un anaconda et un jaguar auraient donné un côté bien plus dangereux et excitant à la balade!


Nous avons eu le bonheur en arrivant au carbet de voir qu'un ruisseau circulait juste à côté. On a donc pu décompresser de notre marche en se baignant dans une eau fraiche !
Une fois les hamacs posés et les moustiquaires en places, parties de cartes et repas avant d'aller se coucher à 19h30 !


Le ruisseau à un peu « parasité » les bruits de la jungle mais notre nuit à quand même été accompagnée de bruits de grenouilles et divers oiseaux.
13h de sommeil plus tard (eh oui ça fatigue la jungle!) nous avons fait marche arrière pour retourner à la voiture.
Une bonne bière à l'arrivée et il ne restait plus qu'à rentrer et faire une grosse lessive pour décrasser nos vêtements couverts de boue.

Voici une petite vidéo appareil à la main (voilà pourquoi ça bouge autant) pour vous faire une petite idée des bruits de la jungle...




Le lundi soir, Anne nous a rejoints en avion. Voilà l’équipage du Cap Vert de nouveau au complet.
Après une visite du centre spatial le mardi tous ensemble, nous avons (re)-pris la route avec Adrien aujourd’hui en stop direction Saint-Georges, ultime ville Guyanaise avant la traversée du fleuve nous séparant d’Oiapoque, première ville Brésilienne.
Nous avons environ 200km à faire vers Saint-Gorges puis le fleuve Oyapock à traverser en pirogue avant d’entamer un long trajet en stop de 560km entre route en mauvais état et route en très très mauvais état.
Si tout se passe bien, arrivée à Macapà dans 5-6 jours

Prochain article depuis le Brésil !

En attendant, je vous gâte en photos (que vous retrouvez toujours ici).

Premier album sur Cayenne
Deuxième sur le Carnaval de Kourou
Et pour finir, quelques photos de la balade en jungle…