lundi 29 juin 2015

Un grand final!

Retour en Argentine après près de 7 mois passés au Chili.

Il faut changer sa façon de parler. Fini le "po" et place au "Che" pour parler à quelqu'un. Fini les gros empanadas, maintenant ils sont ridiculement petits et moins savoureux. Il faut retrouver le réflexe de parler avec un cheveux sur la langue sous peine de pas trop se faire comprendre. Les bonnes bières artisanales de la Patagonie laissent place à la Quilmes, sorte d'eau gazeuse aromatisé à la bière et dont les argentins sont fiers.  Bref, il faut un petit temps d'adaptation mais cela fait plaisir de revenir dans ce pays. 

L'arrivée en stop a Mendoza depuis Santiago fut assez éprouvante. Pas mal d'attente, beaucoup de marche et très froid juste avant la frontière (pas loin des 3000m)!
Je suis donc arrivé le soir, assez fatigué et avec un petit moral.
En effet, depuis mon retour sur la route, je n'avais plus cette énergie, la petite flamme qui fait que le matin tu te réjouis à l'idée d'aller attendre des heures sur la route sans savoir où tu arriveras. J'en étais pas au point de prendre l'avion pour rentrer mais disons que je me demandais vraiment ce que je foutais là. 
Mais à tout maux son remède et le mien s'appelle Mendoza. 
C'est la 4 eme fois que je reviens dans cette ville qui je dois dire, est ma préférée en Argentine et sûrement de tout le voyage (après Puerto Natales bien sur :) ).

Apres seulement un jour dans la ville à trainer sur ses nombreuses places, ses rues piétonnes et à déguster son vin,.. Je retrouvais la patate et était de nouveau content de voyager. Ouf!
J'y resterais 4 jours, logé chez Guillermo (rencontré sur Bewelcome) en companie d'un couple de français. Super ambiance dans la maison (buena onda comme on dit ici) et temps radieux.

Il m'en fallait pas plus pour abandonner le confort du lit et aller marcher deux jours vers une cascade...
J'ai donc pris un bus publique vers un petit village dans la montagne et lorsque la route finissait, j'ai continué tout droit pour remonter une belle et grande vallée parcourue par un petit ruisseau.

Arrivé à la cascade après 3 heure de montée, j'ai laissé le sac pour continuer plus léger vers le sommet. J'en ai bien bavé  pendant deux heures pour monter de 1000m dans un pierrier mais j'ai fini par atteindre le premier sommet. 
J'ai eu la chance d'assister à un balais de condors adultes et jeunes. Il suffisait de siffler pour qu'ils s'approchent voir ce qui se passe. 
J'ai aussi pu voir des troupeaux bien plus importants de guanacos que ceux que j'avais pu rencontrer en Patagonie. Et, oh surprise, j'ai entendu le cri du guanaco pour la première fois. 
Malheureusement le vent ne m'a pas permis de l'enregistrer mais pour vous résumer la chose, imaginez un dindon bègue et avec la fois éraillée. Ouais, c'est pas le cri le plus sexy du règne animal. Mais au moins ça fait bien marrer!
Retour au pied de la cascade ou j'ai trouvé un gros cailloux avec un renfoncement. C'est décidé, je dors pas sous la tente ce soir! Un petit mur pour le vent, une bonne poleinte chaude et au dodo!

Bon, le sol était pas des plus confortable et n'ai pas passé la meilleure nuit de ma vie mais la vue au petit dej était assez grandiose lorsque le soleil de levait et que les condors descendaient en bas de la vallée!

De retour à Mendoza, nous avons préparé le traditionnel asado (barbecue) argentin. C'est carrément plus long que le repas chez mamie! Entre la préparation (tout un rituel accompagné de nombreux verres...), la cuisson et le repas, il s'écoule plus de 6h et je peux vous assurer que quand vous allez vous coucher, vous ne pouvez rien avaler de plus!!!


Le lundi, il était temps pour moi de continuer vers le nord. Connaissant la difficulté qu'est en stop le court tronçon Mendoza  - San Juan, j'ai fait le trajet en bus et ai ensuite pris un bus publique pour sortir de San Juan. 
Bon je me suis planté et ai marché une bonne heure sous un soleil de plomb avant de trouver un bon endroit.  
Bon, le côté positif à en chier sous le soleil c'est que tu revisites ton sac a dos et cherche ce dont tu pourrais te débarrasser. J'ai donc abandonné le jean et ma ceinture pas adaptés à ce climat. Cela fera des heureux!

J'ai fini par rejoindre la Rioja, à 500km plus au nord avec l'aide d'une voiture puis d'un camion. 
Hébergé 3 jours par Lucas, rencontré sur bewelcome, j'ai visité cette petite ville mais ne me suis pas attardé. Je suis définitivement pas fan de ce climat chaud et sec. 
Du coup, 400km de stop plus tard, je suis arrivé à San Miguel de Tucuman, capitale de la province du même nom. Le point positif est que c'est province est plus humide (j'ai du gagner 80%d'humidité relative!) plus verte et arbolée et coup de bol, il y fait pas super chaud!

J'y passerais 3 jours chez Alexandra qui m'a acceptée sur Bewelcome. La ville est sympathique et comporte de nombreuses églises et basiliques. 
Pour votre culture, c'est ici que l'Espagne, après avoir (avec l'aide d'autres pays européens aussi) réduit (presque) à néant la population indigène, tué son mode de vie et réduit en esclavage bon nombre d'entre eux, à signée sa déclaration d'indépendance.

Où comment, après avoir foutu le bordel ailleurs, essayer de remettre les choses en place chez soi...

Je m'éloignerais de la ville une journée pour aller me balader dans la forêt faisant partie de l'ensemble de Las Yungas. Type de forêt sub-tropicale qui s'étend jusqu'au Venezuela, elle est presque toujours recouverte de nuage et marcher dedans (la forêt, pas les nuages!) vous donne l'impression d'être dans la jungle. Je me suis presque cru de retour en Guyane. Une végétation généreuse, dense; avec des bananiers, epiphytes et des oiseaux aux chants exotiques.

J'avais comme idée ensuite d'aller dans un parc national (qui possède la même végétation) sur la route qui devait me mener a la frontière bolivienne. 
500km de stop plus tard j'ai fini par entrer dans le parc après quelques km de marche sur une piste. Malheureusement aucun guardaparque en vue, aucune info sur les sentiers, un panneau indiquant seulement que l'eau du parc n'est pas potable...

J'y passerais donc seulement la nuit sous la tente avant de marcher un petit peu puis revenir sur la route afin de tendre le pouce vers Salvador Lorrenzo Mazza, ultime ville Argentine qui fait la frontière avec la Bolivie.
J'y ai été accueilli par Sasha via couchsurfing. Native de cette petite ville, elle y vit avec son compagnon Marcos. 
Pour avoir été dans quelques villes frontières, je pensais m'y attarder maximum 2 jours étant donné que généralement ces endroits sont peu attractifs et parfois dangereux. 
Sauf que ce fut tout le contraire. Le village respire la sécurité et une fois sorti du quartier, vous vous retrouvez dans la Yunga, cette forêt de type tropicale.


Au final je resterais une semaine chez eux. Quelques jolies sorties à remonter un ruisseau et cascades ou encore une marche vers un barage désaffecté avant de plonger a 45m sous terre via un ancien tunnel de matension.

Comme souvent lorsque je suis hébergé chez quelqu'un comme ça, je me met au fourneau. Étant donné que le village est situé bien loin des grandes villes, la cuisine y est peu variée et les saveurs parfois absentes. 
Une simple quiche les à rendu heureux comme jamais. Cuisine gourmet française selon eux, j'ai marqué des points et ai été demandé pour enseigner a faire du pain, brioche, pizza... Autant vous dire qu'après une semaine a faire presque que manger, je vais jeûner quelques jours!
Après de nombreux mois en Argentine, à aller dans de nombreux endroits, j'ai du leur raconter leur pays. Tâche moins d'être facile mais que j'ai exécutée avec joie. La plupart ne sont jamais allé à plus de 300km de leur maison. Loin des presque 5000km du pays!
Le départ de ce petit cocon fut difficile et repoussé plusieurs fois. Comme le dit l'expression de la bas, je ne voulais pas "cortar el mambo" (comprenez que je ne voulais pas arrêter la danse)

Mendoza, la Rioja, Tucuman et Pocitos. Ces quartes villes et leurs rencontres m'ont offert un final dont je n'aurais pu espérer mieux!

Gracias a todos!

Maintenant je suis à Samaipata. Je vais y rester quelques jours avant de revenir à santa Cruz pour y retrouver un ami afin de voyager ensemble un mois. 

Pas sur que j'arriverais a mettre des articles les prochains mois. Néanmoins je vous en réserve pour les deux ans sur la route.
En attendant, vous pouvez aller voir les quelques photos!

jeudi 4 juin 2015

Chili... C'est fini...

18h avant de prendre le bus qui devait me sortir du fin fond du pays, on m'a annoncé que en raison d'une grève des douaniers. Le passage de la frontière était impossible. C'est embêtant car me situant au bout du pays, je suis obligé de passer par l'Argentine avant de re-rentrer  au Chili.
J'ai donc considéré l'option de l'avion mais face aux prix et à l'idée de quitter cette endroit par les airs, j'ai préféré abandonner l'idée...
Il se trouve qu'une fois par semaine, un ferry servant au transport de camions, bestiaux et habitants de certaines îles, fait la navette entre Puerto Natales et Puerto Montt au Nord. Et le jour de mon départ théorique, le ferry devait lever l'ancre pour rallier Puerto Montt. 
Depuis quelques années le ferry a été équipé de cabines pouvant accueillir des touriste prêt à payer pas loin de 500€ pour naviguer 4 jours dans les canaux de Patagonie. Mis à part de le prix, cette solution m'a semblé de suite la meilleure pour quitte cet endroit. Il se trouve que ma chef avait travaillé il y a quelques années pour cette compagnie et a ainsi pu m'avoir un lit dans une cabine pour environ 5 fois moins cher que les 8 autres touristes qui ont embarqué.

Le départ du ferry a finalement été retardé de 24h ce qui m'a permis d'aller écumer une dernière fois les bars que je fréquentait...
Le lendemain, c'est la tête dans le pâté et dans l'obscurité encore présente que nous sommes parti. 
Je crois que les départs sur l'eau donnent quelque chose de magique à cet instant qui se voudrait triste. C'est avec un sacré pincement au cœur que j'ai vu mourir au loin les lumières de Natales. Ce n'était pas un adieu, mais plutôt un au-revoir car j'en suis certain, ce lieu me reverra un jour!


Au total, je passerais 3 jours complets sur le bateau. Malheureusement la météo ne fut pas la meilleure qui soit et je n'ai pas pu apprécier les canaux de Patagonie comme je l'avais fait en partant du sud de Chiloe. 
Néanmoins il y avait de belles choses en chemin. De nombreuses îles surmontées d'un sommet dont personne,ou pas grand monde, en a foulé la cime. Je me suis donc retrouvé à rêvasser à être naufragé sur un de ces bouts de terre...


3 jours plus tard donc, atteignais Puerto Mont ou après avoir pris un minibus pour sortir de la ville, je rendais le pouce.

1200km me séparaient de Viña del Mar ou je devais retrouver des collègues de Puerto  Natales. 

Il m'a fallut deux jours et une nuit glaciale sous la tente pour finir par atteindre Viña. J'y suis resté 3 jours pour revoir Macarena un collègue ainsi que Tomas et Fernando avec qui j'étais aller marcher dans le Parc Torres del Paine.


Il n'y a pas grand chose à Viña si ce n'est une dune majestueuse enlaidie par de trop nombreux immeubles qui se construisent tout autour sans aucune régulation.

Viña est vraiment une ville exemple de comment l'homme peut enlaidir un petit paradis en bêtonant des tours. Du coup je m'en irais le long de la côté avec Fernando pour voir les pélicans se prélasser au soleil (ils ont vraiment une bonne gueule ces oiseaux!)

et terminer par un empanada typique du coin: au fruit de mer. Et je dois dire que cet empanadas noix de saint Jacques/fromage/basilic fût un délice! Cela change des ennuyeux empanadas classiques à la viande dont les chiliens raffolent...


Je suis ensuite retourner à Santiago où de la paperasse pour la fin de mon contrat m'attendais... J'en ai profité pour aller chercher mon dernier salaire, donner deux trois bricoles pour alléger le sac et vendre mon sac de couchage afin de le changer pour un plus chaud (à moi l'Alaska!). 
Il est maintenant l'heure de retourner en Argentine. C'est pas la même frontière où j'étais rentré pour la première fois au Chili que je repars.
Une longue journée de stop fût nécessaire pour retourner à Mendoza. La reprise à été plus dure que je le pensais. Maintenant je vais rester 2 jours à Mendoza je pense avant de tirer vers le Nord en direction de la Bolivie...
Ces 9 mois cumulés dans ce pays furent une expérience géniale! Je laisse de nombreux amis mais suis certain que je reviendrais de façon plus permanente. 

Pas énormément de photos cette fois mais je vous en laisse quelques unes quand même.

Et parce que je vous aime bien, vous avez droit à trois petites vidéos de mauvaise qualité de ma balade en ferry. Bande de veinards!


Hasta luego Chile!