mardi 26 novembre 2013

bateau stop aux Canaries, dernier article!

Dans le précédent article, je vous avais promis de vous écrire le prochain lorsque j'aurais trouvé un bateau pour partir d'ici. Alors pour me motiver, j'ai mis un titre de circonstance!

Après Las Palmas, je suis donc allé à Tenerife en ferry (j'ai même pas essayé de faire du ferry-stop tellement je voulais partir de Las Palmas et sa marina qui vous aspire tel un trou noir).


Je savais par le biais de Paulin et Emeric que  la marina était plus petite mais avec du mouvement et qu'il serait possible de trouver un embarquement depuis ici (Paulin et Emeric ont trouvé là bas).

C'est donc plein d'espoir que j'ai débarqué à Santa Cruz de Tenerife le lundi 11 novembre au matin.
Dès mon arrivée j'ai fait un tour de marina pour demander à toutes les personnes que je voyais sur les bateaux.
Effectivement la marina est plus petite puisqu'elle ne comporte que 5 pontons (contre 21 à Las Palmas!) et du coup l'ambiance y est totalement différente. Je ne trouverais bien sûr pas du premier coup mais je ferrais quelques contacts.

Je passerais mes journées assis en face des pontons, à attendre l'arrivée de nouveaux bateaux (3 par jour en moyenne). Curieusement je ne m'ennuie pas, j'ai tout le temps pour méditer, et réfléchir à la suite de mon voyage. Je dormirais les deux première nuits sur le parking. D'abord en accrochant mon hamac à un bout de ponton stocké là puis directement par terre pour me protéger du vent. J'ai beau dormir dehors et par terre, je ne me plaint pas. J'ai trouvé un parking de luxe avec un point d'eau à 1m, le wifi, une machine à café  à 30m... Je suis presque heureux de dormir dehors!

Bon par chance, Antonia, une allemande en service volontaire européen ici acceptera ma demande de couchsurfing pour 2 nuits (les deux où il y a eu de la pluie!) Elle vit en haut de Santa Cruz de Tenerife dans une maison avec 4 autres européens en service ici. Gros melting-pot dans le salon! Il y avait donc un français, une allemande, une polonaise, une tchèque, un italien et une roumaine.

de gauche à droite: un italien, une tchèque et Antonia mon hôte

Profitant de pouvoir laisser mes affaires chez elle, j'ai essayé de faire du stop vers le sud de l'ile pour aller chercher dans d'autres marinas.... Malheureusement le stop aux Canaries ne semble pas bien marcher et après 2 heures d'attentes, je dois renoncer par manque de temps.

Et puis un beau jour, à force de rien faire, je comprends que ce que je fais ne rime pas à grand chose. Je passe mes journée à chercher et au final de mon mois aux Canaries, je n'ai rien vu. Je me focalise trop sur ce bateau qui ne veut pas me prendre. Alors du coup j'ai laissé tombé les recherches pour quelques temps. Juste profité du moment présent et lorsque ce sera le moment je trouverais le bateau qu'il faut.

- Tout vient à point à qui sait attendre -

Et un jour, c'est le drame.... la connerie de l'année!
Un homme se présente, il convoie un Katana (un bateau pas un sabre!) vers Saint Martin et cherche un équipier. Etant obnubilé par mes recherches vers le Cap Vert, je dis non et vais lui chercher Emeric, Il embarquera avec eux 2 jours plus tard. Je réalise malheureusement trop tard (12h ) et leur ravitaillement est déjà fait.... J'aurais demandé plus tôt, ils m'embarquaient en plus!

Car oui, maintenant je me fiche de la destination. Seul le voyage compte et pour l'instant je dois dire que mon avancement est au point mort.... Le bon côté des choses est qu'après 1 mois de galère en commun avec Emeric, je lui ai fait un joli cadeau.
Bon vent!

Après cette journée du coup, j'ai décidé de prendre le premier bateau que je trouverai.

Pour me changer les idées, je me suis rendu dans le sud de l'île ou j'avais repéré deux autres marinas.
j'y passerais la journée à arpenter les pontons et mettre des annonces. Je repartirais avec une piste mais rien de bien concret...

Le soir, sur un coup de tête, j'ai changé d'île, direction La Gomera. Arrivée tardive, je me suis trouvé une plage pour dormir. Et quelle nuit! J'ai eu le droit à un magnifique levé de pleine lune suivi du passage d'une étoile filante comme j'en avais jamais vu pour ensuite me réveiller avec un sublime levé de soleil sur un mont Teide (plus haut sommet d'Espagne situé sur l'île de Tenerife).

chambre avec vue sur la mer

Après une baignade pour me réveiller et accessoirement me laver, direction la marina. J'y ai laissé des annonces et fais le tour des pontons mais pour la plupart, les bateaux présents se préparent à hiverner ici... Je suis donc reparti sans bateau direction Tenerife (et oui mon parking me manquait!)

chambre avec vue sur...rien!

Après quelques nuits supplémentaire sur mon parking adoré, direction la montagne, pour aller voir Cédric, un ami de Margot (fille faisant du bateau-stop et ayant un bateau rencontrée une semaine plus tôt) qui a tout plaqué pour venir élever des chèvres et faire un potager aux Canaries. Troc de patates contre du miel et récup', une vie simple mais très riche. Respect!



Ah et pour ceux qui n'auraient pas percuté, si vous êtes en train de lire cet article, c'est que j'ai trouvé un bateau... direction l'île de la Gomera avant de mettre les voiles pour le Cap Vert!

et un de plus!

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Petit aparté pour les bateaux-stoppeurs qui lisent cet article.
Avant et pendant ce voyage, j'avais cherché quelques infos sur le bateau stop et n'avais rien trouvé de bien concret. Seulement quelques discussions sur des forums.
Du coup, je m'étais dis que une fois mon expérience faite, je ferais un article spécial "guide du bateau-stop" pour essayer de synthétiser les bons plans.
Mais je me suis rendu compte qu'un tel article n'aiderait personne. Je n'ai pas la prétention de dire que tout le monde aurait vu cet article mais je pense que la beauté du stop est sa spontanéité et les rencontres qu'il amène.
Donc si vous cherchez des infos précises, vous ne les  trouverez pas dans cet article. Enfin si, mais pas dis comme tels. J'ai en effet caché quelques infos dans mes différents articles sur les Canaries. Bons plans, spots, saisons, marinas,... tout y est, il suffit de décrypter.
Ce que je peux dire c'est que si vous cherchez sur Las Palmas, allez au moins dormir une nuit à El Warung pour rencontrer Manolo!

Bonne chance à vous, l'important c'est d'y croire!


Bon et parce que je vous aime bien, vous avez le droits à 2 albums photos pour le même prix!



jeudi 14 novembre 2013

Une pause aux Canaries (2/2)

La suite de mon séjour à Las Palmas est maheureusement banale...
Je continue toujours à aller à la Marina tous les jours et ne perds pas espoir...

Je retrouverais à Las Palmas Paulin (mais si, le français parti de Londres en vélo et que j'avais rencontré à Agadir!) qui est arrivé ici pour cherche un bateau lui aussi.
On en profitera pour refaire un passage à la radio tous les deux avant d'aller à la recherche de bateaux en bateau. J'ai en effet acheté une embarcation pneumatique pour pouvoir aller voir les bateaux qui sont au mouillage.

Le souci est que ce genre d'embarcation n'est pas faite pour naviguer, j'aurais donc beaucoup de mal à avancer dans la direction voulue (qui plus est avec une seule rame!) mais j'aurais surtout coulé car l'embarcation est pour les moins de 10 ans ne pesant pas plus de 50 kg. Bref, un échec mais au moins on se sera bien marrés.


La veille, deux bateaux stoppers ont trouvé (en 3 jours!) et sont partis direction les Grenadines sur un bateau grand luxe (chacun sa cabine avec sa salle de bain!).

On s'est donc tous retrouvé pour un dernier verre au Sailors-bar avant d'aller leur dire au-revoir depuis le ponton. Très bonne ambiance et une certaine émotion lorsque le bateau largue les amarres.... Dans 10 jours ils seront dans les grenadines.
Avec Emeric (un français) on était les premiers bateau-stopper dans la marina et on se dit qu'un jour ça sera nous....


Le souci est que maintenant on est une bonne vingtaine de personnes à rechercher. Les voiliers ne se renouvellent pas des masses et du coup les skippers commencent à être exaspérés par nos démarches et sont de moins en moins enclins à nous écouter.

Du coup l'ambiance commence un peu à devenir merdique et le train-train quotidien à la marina tristement ennuyeux.
Oui mais voilà, comme pour l'autostop en voiture, il y a un choix à faire... Est ce que je prends ce bateau qui ne peut que m’amener au Cap Vert ou alors j'attends ici pour trouver une traversée directe???

un panneau d'affichage plein d'annonces

Après avoir discuter avec quelques skippers, on me dit que j'aurais plus de chances entre décembre et janvier (haute saison).
Du coup je me donne jusqu'au 31 décembre pour trouver depuis ici, après quoi, je descend au Cap Vert (j'ai trouvé un catamaran qui me prendrait).

Depuis que j'ai commencé à écrire cet article, les choses ses sont un peu précipitées. Plusieurs amis ont trouvé leur bateau et sont partis vers des destinations de rêves. Aïdie à trouvé un bateau pour Rio de Janeiro (elle est partie 12h plus tard!), Paulin vers le Cap Vert ou peut être même vers le Brésil, Alexendro vers le Brésil....
Bon vent Paulin, On se voit de l'autre côté!

En fait le bateau-stop est une question de chance et de rien d'autre! Devant le nombre de bateau qui transitent (parfois que pour quelques heures) et le nombre de personnes cherchant un embarquement, il est clair qu'il faut se trouver au bon endroit au bon moment pour espérer embarquer.
Malgré mes heures passées à arpenter la Marina et discuter avec tout le monde, j'ai noué des contacts avec des skipper mais n'ai toujours rien. Mais je sais que tôt ou tard, je serais au bon endroit....

Pour me changer les idées (par ce que l'ambiance est moins bonne et que pour être franc j'en ai marre) j'ai donc pris un ferry pour changer d'île lundi. Derniers aux-revoirs aux personnes rencontrées ici
Marzia et Matteo, deux italiens tombés amoureux de l'île

Vittoria, l'helper italienne

Manolo, le gars qui tient l'auberge. Un mec en or!

Direction Santa-Cruz-de-Tenerife où parait-il il y a moins de bateau-stoppers mais aussi moins de bateau.... Bref, quelques jours là bas pour tâter le terrain et ensuite je verrais.


jeudi 7 novembre 2013

Une pause aux Canaries.... (1/2)

J'ai donc rejoins l'île de Gran Canaria aux Canaries le jeudi 17 octobre après une traversée en bateau-stop de 7 jours depuis Agadir au Maroc.
Jan, le capitaine du Wild Swan lors de ma traversée

Gran Canaria est la seconde île la plus peuplée des Canaries après Tenerife. Je suis actuellement dans la ville de Las Palmas, co-capitale avec Tenerife (autre ville sur l'île de Tenerife) de l'ensemble des îles des Canaries.
L'île compte plus de 800 000 habitant ce qui n'est quand même pas rien!
Ile de Gran Canaria Avec Las Palmas au niveau de la presque-île au Nord

(fin de la minute culture)

Je suis donc ici dans une auberge (El Warung) où j'y ai trouvé un travail en Help'x. Mon hôte, Manuel, est juste extra et à une philosophie du voyage très intéressante. C'est un plaisir de discuter avec lui.
Il y a en même temps que moi un Helper italienne, une Slovaque et une Lettone.

Manuel possède 4 auberges sur l'île. El Warung, la principale qui se trouve à 30 m de la mer et qui est fréquentée en majorité par des surfers (gros spot de surf sur l'île), Los Palmeros qui est un ancien hôtel et qui a la particularité d'être en plein milieu d'un quartier de pêcheurs (ambiance authentique garantie) mais surtout de posséder une terrasse juste magique!
coucher de soleil depuis le toit de l'auberge

Une auberge dans une grotte au centre de l'île et une autre grotte "deluxe" qui contient des peintures aborigène et qui est sur un site archéologique.  Bref y en a vraiment pour tous les goûts et je ne peux que vous conseiller d'y aller, ne serais-ce que pour l'expérience.

Mon travail consiste principalement à aller à la marina tous les jours (plus grande marina de plaisance d'Europe) pour rencontrer les bateau-stoppers et leur proposer de venir dans l'auberge. J'ai aussi à faire du ménage tous les jours à peu près. Rien de bien compliqué et qui me laisse pas mal de temps pour vaquer à mes occupations.

La chose marrante est que en débarquant de la marina le jeudi 17 ocotbre, une fille m'a vue de loin (je ne l'ai pas vue) et une fois à l'auberge, elle a été surprise de me voir. Il s'agissait d'Anse, une Lettone qui se demandait si le bateau-stop était possible car elle aurait aimé traverser... Je lui ai donc dit que oui et l'ai amené sur la marina, montré les bons plans, et le fameux bar "The Sailors", the place-to-be quand tu es en quête d'un bateau! Sur mes conseils elle y déposera une annonce en même temps que moi. 24h après elle est invitée par un capitaine à aller boire un café. Le jour d'après, elle embarque pour les Caraïbes. Trop facile!
mon annonce. Eh oui il faut se démarquer des feuilles blanches des autres!

Je ne perds donc pas espoir de trouver. J'ai en fait la chance d'être là assez tôt et du coup il n'y a pas des masses de bateau-stoppers.
Je finirais par trouver le bateau de mes rêves. Un énorme cata, allant au Brésil dans quelques semaine, prenant bien volontiers des bateau-stoppers . Mais malheureusement il est plein et ne prend plus personne. ARRgghhh!

Bref, j'attends. Parcours la marina, discute avec les capitaines et ne perds pas espoir.

Je cherche aussi pas mal sur internet. Les principaux sites sont la bourse aux équipiers et Vog avec moi (pour ceux que ça intéresse).

Le truc est que le 24 novembre part l'ARC, qui est un rallye vers les Antilles constitué de plus de 300 bateaux. Autant dire que du coup, pour les autres bateaux, la place dans la marina est limitée. Je pense donc peut être avoir plus de chance une fois le départ de la course passée. Mais bon, surement aussi plus de "concurrence".
Car pour l'instant il y a déjà pas mal de monde à la recherche d'un bateau. La plupart cherche pour les Caraïbes. Avec certains, notamment un français, on a l'habitude de se retrouver tous les matins à 9h pour le café matinal au Sailors bar avant de commencer une journée de recherche. Après le café, on se quitte toujours en se souhaitant de ne plus jamais se revoir. Signe que la personne a trouvé un bateau...

J'ai aussi profité d'avoir un point "fixe" pour me soigner ce pied. La bureaucratie espagnole est vraiment pas loin de celle de la France et, combinée à mon espagnol proche du niveau "grosse brêle", c'est pas facile de se faire comprendre. Par chance ils ne couperont pas le mauvais orteil.... Je rigole, j'ai toujours mes 10 orteils.
Le point négatif est que du coup pendant 7 jours je suis dispensé de marcher, ai besoin de retourner à l'hôpital et du coup il m'est impossible de continuer mes recherches de bateau si je ne veux pas me faire griller...

C'est bien sûr pendant cette période qu'un skipper m'enverra un mail en me disant qu'il est à Las Palmas, et qu'il part pour le Brésil dans 2 heures.... Eh m**de. Tant pis, comme dit Manuel, c'est le Travel Karma, y en aura d'autres!

En attendant la vie à l'auberge est vraiment sympa. Etant donné qu'elle n'a pas une grande capacité ( 12 lits) on est un peu en "famille".

Tous les 2-3 jours nous partons en petit groupe faire du Dumpster Diving, comprenez plongeon dans des poubelles.
En fait, il s'agit d'aller faire les poubelles des centre commerciaux et marchands de fruits pour y récupérer ce qu'ils y jettent le soir. Et autant vous dire que ce qu'on y trouve est tout simplement scandaleux. Des 10aines d'ananas, des kilos de tomates, papayes, melons en veux-tu en voilà, des aubergines, courgettes,.... Bref, ça fait mal au cœur de voir toute cette bouffe, pour la grande partie saine, partir à la poubelle alors que des gens crèves de faim. On a une fois fait les poubelles d'un Hyperdino (je recommande leurs poubelles) à côté d'un SDF qui faisait la manche. On y a retiré 5 cakes au chocolat et des kilos de fruits. Ce soir là, en plus de nous, on a fait un heureux!
Après notre "circuit", on se retrouve tous dans la cuisine pour se faire une grande bouffe. Ambiance garantie.

la récolte d'une soirée

Ça marche tellement bien que avant de partir on demande aux gens ce qu'ils veulent et généralement on leur ramène. "Un melon et une papaye??" - "Pas de soucis!"
Du coup pour l'instant, les seules choses que j'ai acheté ce sont des boissons, et quelques gâteaux.

Enfin bref, tout ça pour dire que la vie à Las Palmas n'est pas trop horrible. Il y fait bien chaud, les plages sont magnifiques et le soleil est toujours là alors que en Haute-Savoie la neige arrive.... dur dur!

Je n'ai malheureusement pour l'instant pas bougé des masses dans l'île (c'est prévu!) mais les environs de Las Palmas sont déjà pas mal!
Avec Vittoria, une helper italienne, on ira rejoindre Manuel dans le dernier village authentique de pêcheurs sur l'île.

L'endroit est sympa et plein de charme. Au détours d'une ruelle, on prends quelques photos et là des gens qui faisaient la fête dans leur cour nous invitent à venir boire un verre. On nous sert de la bière et nous donne une assiette de paella maison (les fruits de mer on été pêché le matin même par le gars qui nous a invité). A la moindre gorgée de bière bue, on nous ressert.

Je ne sais pas combien de temps on est resté, pour ma part, 5 verres de bières, mais lorsque l'on part (le ventre plein) on est sur un nuage. On s'est rencontré en étranger et on se quitte en amis.


la suite bientôt....