samedi 19 juillet 2014

un an de voyage: bilan!

Cela fait maintenant exactement un an que je suis parti de chez moi avec l'intention de parcourir le monde. J'avais imaginé avoir déjà parcouru le sud du continent Américain et être vers le Pérou. En réalité, c'est à peine si j'ai commencé à voyager en Argentine. Mais le voyage c'est ça, de l'imprévu.

 

Pour la petite histoire, j'écris cet article depuis la France... Eh oui, un an pile après, me revoilà en France! Je suis en effet de retour pour 3 semaines afin de faire la surprise de débarquer ua mariage de ma sœur. Mais ne vous inquiétez pas, le billet de retour est déjà pris et le 9 août je retourne à Buenos Aires pour continuer ce long périple!



Il est maintenant l'heure du bilan...


Un an de voyage en chiffres?
13'200km parcourus en stop environ
11 pays traversés (en prenant en compte les Iles Canaries et la Guyane)
3 voiliers, 2 bateaux à moteur, 1 barque et 5 ferrys
1 Océan de traversé à la voile et navigation sur deux fleuves
30 couchsurfings différents environ
61 nuits dehors (la majorité sous tente)
4 Help'x et 1 woofing
2 visites chez le médecin, 2 visites à l'hôpital et 1 opération
4 brosses à dents


Comment se sent-on un après un an sur la route?
Heureux! Bien sûr il y a eu des hauts et des bas mais je ne regrette en aucun cas d'être sur la route plutôt qu'ailleurs. Je pense avoir une vie tellement riche, tellement pleine d'imprévus qu'actuellement je ne voudrais pas arrêter cette longue journée.


Où suis-je maintenant?
Je suis actuellement en Haute Savoie en France. De retour 3 semaines pour le mariage de ma soeur, j'en profite pour revoir les amis, la famille et surtout me préparer pour la suite du voyage... Changement de matériel, organisation de quelques treks,...


Meilleur souvenir?
Il y en a beaucoup et il est difficile de faire un choix.  Pour faire large du coup, je dirais que les meilleurs souvenirs sont les rencontres faites en chemin. Bien sûr j'ai des souvenirs de lieux magiques comme l'amazone en bateau, mais un lieux aussi beau soit-il m'apporte moins qu'une rencontre qui laisse un souvenir fort et une émotion.


Pire souvenir?
Par chance là il n'y en a pas beaucoup! Je crois même, à y réfléchir, qu'il n'y en a pas eu. Seulement quelques passages pas très agréables comme cette nuit sur la route en direction d'Encarnacion au Paraguay où nous avons du planter la tente. Vers les 2 heures du matin un déluge s'est abattu sur nous inondant l'intérieur de la tente.


Des problèmes rencontrés pendant cette année?
La vie, que ça soit en voyage où non, à toujours ces petits désagréments... Si ce n'est ce petit souci de santé avec mon pied, je n'ai pas rencontré de "problème" durant cette année de voyage.


La plus belle rencontre?
Tout comme les souvenirs, il est dur de faire un choix dans les personnes rencontrées pendant ce voyage...  J'ai fait de nombreuses rencontres et aucune n'a été mauvaise! Certes il y en a qui marquent plus que d'autres, des gens qu'on a envie de revoir plus tard, où d'autres qu'on finira par oublier avec le temps. Mais si je devais retenir quelques rencontres qui m'ont marquées profondément, je dirais la famille qui m'a accueillie à Llançà en Espagne pour mon premier Help'x, les Gorbans qui m'ont aidé sur leur bateau aux Canaries, Alex qui m'a hébergé au Brésil...
Mais cela ne veut pas dire que les autres rencontres ont été médiocres. Toutes ont été des belles rencontres!


Ce que j'ai appris de ce voyage?
Énormément de choses!
J'ai appris à naviguer, à soigner certains maux avec des plantes, à faire des caïpirinia, à cuisiner des plats brésiliens,...
J'ai aussi appris beaucoup sur moi même. Je suis plus patient, relativise beaucoup plus....
Mais surement le truc dont je suis le plus fière est que j'ai réalisé la chance que j'avais de venir d'où je viens.  Chose comique, j'ai développé une "peur" de la pluie sur la route...


Quel pays à été le plus sympa à visiter?
Si demain mon voyage s'arrêtait et que je devais repartir quelque part, je choisirais dans hésiter les iles Canaries avec un coup de cœur pour l'ile de la Gomera.
Le Paraguay a aussi été une très bonne expérience car totalement protégé du tourisme et tellement différents des pays précédemment visités.


Le pays qui m'a le moins emballé?
Je dirais, à regret, le Maroc. J'attendais pas mal de ce pays mais j'ai été très déçu. J'ai en fait fait l'erreur d'avoir visité quasi-exclusivement les points touristiques et où j'ai été perçu comme un porte-monnaie en voyage. Mais ce pays regorge de gens adorables et de lieux magiques. Je crois tout simplement que je n'étais pas prêt pour ce pays en début de mon voyage. Mais c'est sûr, j'y retournerais un jour!


La famille, les amis?
Ça a été le truc dur à gérer au début du voyage. Le fait est que j'ai choisi un "chemin d'évolution social" on va dire, totalement différent de mes amis. Eux commencent à travailler, s'installer, se marier, fonder une famille,... et moi je suis si loin de tout ça. J'ai mis du temps à l'accepter mais j'ai fini par comprendre que tout ça n'avait que peu d'importance et que finalement voyager, ne posséder (presque) rien et ne rien construire si ce n'est sois-même à importe tout autant.

Le principal étant de ne pas avoir de regrets et d'être heureux

Quant à la famille, c'est un peu différent car les rapports ne sont pas les mêmes. Mais disons que ça fout un peu les boules d'être loin et de ne pas pouvoir partager des moments avec eux lors de certaines "étapes" de la vie.
Mais on se console comme on peut, on se dit que la famille reste la famille, les amis restent des amis et qu'aujourd'hui grâce aux réseaux sociaux, à skype, au blog, on peut continuer à partager quelques moments de manière virtuelle et garder le contact.


Qu'est ce qui manque le plus sur la route?
Le confort? Non, je m'en passe assez facilement. Mis à part la famille et les amis (voir plus haut) je dirais que ce qui me manque sur la route change en fonction du pays visité, de l'humeur,...

Souvent c'est le fromage qui m'a manqué, une bonne baguette qui croustille,... Je me suis aussi surpris à manquer de "routine". Je dis pas que me lever tous les matins à 5h30 du matin pour aller bosser me manque mais avoir cette stabilité associée à la routine oui. Je regrette par exemple de ne pas pouvoir avoir un entrainement sportif régulier comme avant et d'avoir des "objectifs" à remplir pour récompenser ces efforts.


C'est comment de voyager seul?
Très excitant au début puis ça devient un peu ennuyeux avant de devenir normal. Finalement, même si certaines rencontres sont éphémères, on n'est rarement seul. A y réfléchir, je crois jamais avoir ressenti ce sentiment de solitude profond qui vous fout le moral a zéro.
Tout le monde le dit, et c'est vrai, que voyager seul pousse à faire des rencontres. De plus, on est plus libre de choisir où on veut aller.

D'un autre côté voyager avec quelqu'un qu'on connait déjà (comme Mia au début de mon voyage en Espagne) où Nadia que j'ai rencontré au Paraguay permet de partager la même chose au même moment et cela est très plaisant!


Niveau argent?
A l'heure où j'écris cet article, je n'ai pas encore pris le temps de calculer mes dépenses totales. Mais revenez dans pas longtemps et je vous le dirais!


Qu'est ce que le voyage m'a apporté?
C'est le moment de LA phrase bateau: le voyage m'a apporté de l'ouverture d'esprit.
Sérieusement, j'ai appris à voir les choses autrement, relativiser sur les petits inconvénients.
Mais le voyage m'a aussi apporté de l'optimisme. J'ai pu découvrir qu'il y a des gens superbes partout (des cons aussi mais ça je le savais déjà) et que la solidarité est encore un concept qui marche.


Des conseils à donner?
Foncer, ne pas attendre pour réaliser ses rêves! Certes je pense qu'un minimum de préparation est nécessaire pour pas que le voyage ne se transforme en galère (j'en ai vu en baver et je veux pas vivre ça!) et qu'il faut aller à son rythme mais une telle expérience ne peut être qu'enrichissante!


Des changement dans le sac à dos?
Pas mal oui. J'ai enfin réussi à me débarrasser de certaines choses futiles pendant ce voyage. certaines ont été remplacées par d'autres aussi!
Je ferais un article spécial sur mon sac à dos avant et après un an sur la route.


Mon voyage à t'il changé?
Comme dit plus haut, ma vision du voyage (de ce voyage) à changée.
Je ne considère plus maintenant un retour comme une finalité où une nécessité. De plus, j'ai décidé de rester un an de plus en Amérique du Sud et une fois cette partie du continent visitée, je ne sais pas encore si je vais traverser le Pacifique pour rejoindre l'Océanie puis l'Asie (qui pour l'instant ne m'attire pas des masses) où lors me diriger vers l'Amérique du Nord.


Les futurs projets dans mon voyage?
J'ai envie d'intégrer une partie en vélo dans mon voyage. Du coup je commence à réfléchir aux parties imaginables en Amérique du Sud.

Après j'aimerais aussi essayer de relever le challenge de parcourir toute la route n°40 en stop. Cette route de près de 5200km part d'Ushuaïa pour rallier la frontière péruvienne au nord du pays. Cette route traverse 20 parcs nationaux, 18 cours d'eau important, relie 27 cols andins et s'élève à plus de 5000 m d'altitude par endroit.


Des regrets?
Aucun grand regret non. J'essaye de faire tout ce que j'ai envie et jusqu'à maintenant j'ai toujours trouvé une solutions aux impasses.


Les motivations sont-elles les mêmes?
Je dirais que oui. Mon envie de connaitre le monde, les différents cultures n'a pas changé. Par contre je dirais que premièrement maintenant, je cherche à profiter. C'est totalement égoïste oui je sais, mais c'est comme ça!


Et au retour?
Mon idée du retour à beaucoup évolué pendant cette année.
Je suis parti avec l'idée de revenir 4 à 5 années plus tard et de reprendre une vie "normale" tout en tirant profit de cette expérience.
Finalement aujourd'hui, je ne sais pas encore quand je rentrerais, si je rentrerais. Mais je suis certains que le voyage occupera une place importante dans ma vie future. Que ça soit à travers de nouvelle aventures, un travail, la poursuite de ce périple,...


Je me vois où dans 1 an, 5 ans, 10 ans?
Bien que j'espère que cela va changer, je pense être encore en Amérique du Sud dans 1 an. Dans 5 ans et plus, c'est trop loin pour avoir une idée. L'Europe de l'Est et l'Eurasie me dit bien donc pourquoi pas aller user mes semelles par là bas. Mais bon, je suis ouvert à toute proposition. Et pourquoi pas rester au fin fond de la Patagonie pour élever des chèvres?

La vérité est que pour l'instant, l'Asie ne m'attire pas des masses. Par contre, j'ai rencontré de nombreuses personnes d'Amérique centrale et du Nord et je considère de plus en plus la possibilité de traverser tout le continent pour aller travailler au canada plutôt qu'en Australie....
Mais bon, tout cela peut changer!

mardi 15 juillet 2014

Buenos Aires, retour en Argentine!

C'est depuis Colonia en Uruguay que je suis arrivé à Buenos Aires via un ferry. Une heure de bateau pour rejoindre la ville dont je rêvais depuis longtemps!

C'est Wally, un argentin qui m'a accueilli chez lui pour les 4 premiers jours. Couchsurfeur expérimenté, il m'a tout de suite mis dans les mains un carte de Buenos Aires et m'a pointé tous les endroits touristiques et musés gratuits. J'ai du coup pu aller directement à l'essentiel et bénéficier de ses connaissances sur son pays. Passionné, c'est un autre visage que celui que j'imaginais qu'il ma décrit.

La première chose qui m'a frappée c'est qu'on marche énormément dans la ville. Très étalée, j'ai marché une quinzaine de kilomètres chaque jours pour joindre les différent endroits intéressant.

J'ai beaucoup apprécié Puerto Madero, ancien port commercial convertit en superbe zone piétonne.


Il y a eu aussi le fameux quartier de La Boca, berceau du tango argentin et zone plutôt pauvre du pays. C'est par son port que les premiers immigrants sont arrivés à Buenos Aires.

Les 3 rues principales sont la destination des touristes qui viennent admirer les couleurs des maison, voir et écouter du tango et acheter des souvenirs made in china dans les nombreux shop dont les vendeurs vous interpellent dans la rue. Bien que le sentiment d'être à Disney Land m'a pas emballé, j'ai quand même été charmé par la beauté du coin!

Quatre jours plus tard, j'ai été rejoint par Nadia qui était resté en Uruguay un peu plus longtemps. On a été accueillis par Gabriella, une mexicaine vivant avec 2 espagnols et 2 argentines dans un très joli appartement dans le vieux quartier de la ville.

J'avoue avoir été emballé par leur mode de vie. Une collocation internationale accueillant des voyageurs de passage (nous plus un cycliste australien). Certains étudient le clown, l'histoire de l'art, le français,... Et le fait de savoir que les études universitaires ici sont totalement gratuites (pour le public) me donne envie un jour de m'y arrêter plus sérieusement pour me reposer et parfaire mon espagnol.

Après quelques jours de plus de cette coloc' c'est avec une autre connaissance que nous sommes allés dans un hostel de la ville.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de Nicole, l'Américaine peace-corp avec qui on avait voyagé au Paraguay. Eh ben on l'a retrouvée!

Du coup on a pas mal parcouru la ville ensemble et avons pu tester l'ambiance dans la rue au moment des matches de la coupe du monde.
La finale fût juste dément! Une fois le match fini, tout le monde s'est retrouvé sur la place de l'obélisque.
Bien sûr à la fin c'était un scène de guerre avec gaz lacrymogène, pierres,... au final près de 80 blessés!


Pas grand chose d'intéressant dans cet article mais c'était plus pour marquer le coup des un an sur la route. Je vous prépare un article bilan pour dans quelques jours...

Les photos c'est toujours ici!


lundi 30 juin 2014

Por la Costa.... un final en beauté!

Oyé Oyé! Dans pas longtemps ça va faire un an que je traîne mes semelles sur la route. Je suis en train de préparer divers articles "bilans" sur cette première année de voyage. Du coup j'aurais aimé votre contribution pour faire un auto-questionnaire. Donc si vous avez des remarques, questions à me poser, c'est le moment!Vous pouvez me les poser en commentaire à la fin de cet article, par mail à ensmelle@gmail.com, sur la page boobook où alors par pigeon mais ça risque de vous coûter cher en graines...

Le départ de Lagomar s’est fait en bus afin de nous rendre plus rapidement au péage (changement de « département ») et faire du stop plus facilement.
Nous serons ensuite pris pour environ 90km par un ingénieur hydraulique qui se rend à Punta del Este (ça tombe bien, on y va aussi). Etant donné qu’on n’est pas pressés (et lui non plus) il nous a emmené sur la route qui longe la côte afin de nous faire découvrir cette partie magnifique de l’Uruguay.

L’arrivée à Punta del Este s’est faite dans le froid de cet hiver et parmi les nombreux hôtels de luxe et d’immeubles plus laids les uns que les autres. 

Une courte nuit fraîche sous la tente dans un parking plus tard et nous reprenons le stop pour fuir au plus vite cette ville fantôme dont la laideur ne donne pas envie de rester une minute de plus.

Il m’est arrivé plusieurs fois de me faire prendre en stop par des curés ou croyants (le plus souvent catholiques). Ils sont toujours très gentils mais bien souvent essayent de t’exposer leur théorie ou leur conception de la religion de manière plus où moins invasive. Ce jour là nous avons découvert ce qui est pire qu’un croyant qui te prend en stop : un croyant prof de philosophie. 
En effet, un vieil homme ancien pasteur et prof de philo nous a gentiment aidé à sortir de cet enfer de béton. Mais autant vous dire que ces 70km on été longs et assez ennuyeux ! Pendant une heure il n’a pas arrêté de parler et finalement nous a déposés plus loin sans jamais nous poser une seule question autre que « êtes-vous croyant ». Je ne dis pas que nous sommes les deux êtres les plus intéressants du monde, mais recevoir une partie de l’Europe à des milliers de kilomètre de là est quand même assez « exceptionnel ». Non pas que je sois mégalo mais j’ai été plutôt surpris par cet homme qui a essayé de nous « convertir » sans jamais réaliser qu’il avait la possibilité d’apprendre des choses (non vitales je vous l’accorde) de nous.

Bref, la pluie arrivant nous avons finalement réussi à quitter la route 10 (qui se termine quelques kilomètre plus loin car coupée par un lac) et avons rejoins la numéro 9 pour nous rendre à La Paloma où une couchsurfeuse à accepté notre requête quelque heures plus tôt. Nous avons parcourus ces 90km avec un jeune couple d’anglais qui avait loué une voiture pour 5 jours afin de découvrir le pays. Le trajet fût bien sympa car nous avons échangé nos différents tuyaux et sources sur les possibles endroits à visiter dans le pays.

Arrivés à La Paloma un peu humides, nous avons apprécié la chaleur d’un bon feu avec Sahiana notre couchsurfeuse du jour. 
La Paloma est une jolie petite ville (bien morte en hiver) qui borde une côte très découpée par la mer. Elle nous a emmenés à une ville un peu plus loin : La Pedrera où nous y avons rencontrés deux autres couchsurfeurs. L’un habitant dans ce village en travaillant comme apiculteur et l’autre, une australienne en voyage en Amérique du Sud depuis 15 mois et en vélo en Uruguay. La Pedrera est un village très tranquille et très joli aussi où nous y avons passé une bonne après-midi en jouant à cache-cache avec les chiens qui avaient décidés d’aller se balader sur la plage….

2 jours plus tard nous avons quitté Sahiana pour rejoindre Cabo Polonio, lieu très réputé de la côte.  Nous avons été pris sur la route par un habitant du coin pour une dizaine de kilomètre. Il nous a informés qu’il allait quelques heures plus tard vers Cabo Polonio et pourrait nous prendre si personne ne s’est arrêté d’ici là.

Quelques kilomètres de marche avec le pouce tendu plus tard, nous nous sommes fait doubler par cette voiture qui malheureusement était pleine… Elle a quand même fait demi-tour pour nous prendre et nous y avons découvert dedans Guillaume et son amie argentine. Heureux hasard ! Il se trouve que Guillaume (qui a la particularité d’être un autostoppeur avec une valise à roulette !) avait voyagé avec Nadia deux semaines au Paraguay et nous l’avions rencontré à une auberge à Montevideo.
C’est donc à 4 que nous sommes arrivés à l’entrée du Parc National de Cabo Polonio. 
De là i y a deux possibilités. Ou payer environ 5 € pour faire le trajet dans des « camions-bus » spéciaux (genre pour transporter le bétail mais le bétail c’est le touriste….) où alors parcourir les 7 km à pied et en prendre plein la vue !

Les deux heures de marches on été magiques avec la nuit qui tombait et le final à la lueur de la lune sur la plage. Nous nous sommes arrêtés à la première cabane éclairée pour demander où nous pouvions acheter à manger et on a finalement été invités à planter la tente sous un toit d’une cabane voisine. Parfait !

Cabo Polonio est un parc naturel qui s’étend entre la route numéro 10 et la côte. Zone naturelle protégée, les touristes ne peuvent y accéder que à pied ou à bord de camions spéciaux. Au bord de la mer, on y trouve un phare et un « village » constitué de quelques maisons en briques occupées 2 jours par an par des propriétaires fortunés et le reste sont des cabanes de bois plus où moins solides. On y trouve aussi quelques restaurants, hotel et hostel pour les touristes. La particularité du site est qu’il n’y a pas d’électricité. La seule ligne électrique qui traverse le parc sert  à illuminer le phare. Du coup à la nuit tombée, l’éclairage se fait à la bougie où grâce à l’énergie stockée dans des batteries de voiture et rechargées la journée par des panneaux solaires ou des éoliennes. 

A Cabo Polonio, on compte 50 personnes habitant à l’année (environ 1500 touristes par jour en été !) et il y a une école, mais avec seulement 3 élèves !
En été l’endroit doit être infernal mais en ce début d’hiver c’était juste magique ! pas grand monde, un beau temps, du vent, un froid de canard et ce sentiment de solitude au bout du monde…. Un régal ! En allant acheter notre pain, nous avons sympathisé avec les boulangers : Lucio et Edith, couple argentino-péruvien installé dans leur petite cabane qui fait bar l’été depuis un an et demi.

Les activités là bas se résument à  marcher le long de la côte pour aller observer les lions de mer, monter en haut du phare où aller grimper sur les dunes qui se déplacent avec le vent.

Quatre jours plus tard, nous sommes partis à pied par la plage pour rejoindre Valizias, prochain village à 8 km de Cabo Polonio. Autant vous dire que 8km de marche avec tout le barda sur le dos, dans le sable et avec 80km/h de vent dans la face et ben ça fait pas rire les patates à la cave ! Mais bon, on en a pris plein la vue  (du sable comme des belles images) !

Arrivés en fin de journée et la pluie étant annoncée, nous avons pris un bus pour nous rendre à Agua Dulces, village voisin de 11km, avec l’idée de dormir sous la tente. Etant donné que la tente de Nadia a la particularité de laisser la pluie entrer pour pourrir ta nuit, nous montons la tente à chaque fois sous un toit. Bonne nouvelle, en hiver les ¾ des maisons sont inoccupées et on peut donc s’inviter sous les toits.  Etant donné que nous commençons à avoir des exigences particulières, nous avons opté pour « la Terrassa ». Ancien disco légendaire dans le village, l’édifice est abandonné depuis une 15aine d’années car rongé par la mer, il part en morceaux. 


C’est donc dans une maison abandonnée, avec un pan de mûr par terre, des graffitis partout et dans un doux fumet d’urine que nous avons passés cette nuit. Le lendemain par chance, un couchsurfing nous passera sa maison (nous l’avons vu 4h, ensuite il est parti en nous laissant les clés).

Toujours sans plan et en suivant les conseils de locaux rencontrés en route, nous nous sommes mis en route pour Punta del Diablo, ville réputée pour ses spots de surf et qui parait très touristique. En réalité, comme toutes les autres villes de la côte, tous les commerces sont fermés et les rues désertes en attendant le retour du touriste pour l’été.
Du coup, après une nouvelle nuit dans une maison abandonnée à 10m de la mer, nous avons marché sur la plage quelques heures pour entrer dans le parc naturel de Santa Teresa (dont on nous avait vanté sa beauté).

Ce parc de plus de 6000 ha n’est en fait rien de plus qu’une forêt d’eucalyptus. Il a quand même la particularité d’abriter des milliers de place de camping, le tout surveillé par l’armée qui a une base ici (Forteresse de Santa Teresa).
Etant donné qu’on est entrés par la plage et non par l’entrée officielle, nous ne sommes pas déclarés et n’avons pas payé pour y dormir. On passera donc une journée et une nuit à jouer à cache-cache avec les crânes rasés avant de repartir, non sans un grand sourire, le lendemain pour reprendre la route.

Santa Teresa était notre ultime point sur la côte. Après il n’y a que la ville de Chuy qui fait la frontière avec le Brésil et qui ne présente pas grand intérêt.

Nous arriverons dans la journée à refaire tout le chemin inverse afin d’atterrir à Punta Ballena (après Punta del Este) chez une amie que Nadia avait rencontré au Brésil. 
Ça sera l'occasion d'aller gravir la montagne la plus haute du pays (viens pas d'la montagne pour rien de bleu!)

389m d'altitude s'il vous plait! auxquels j'ai rajouté 35m soit un sommet à 424m! 
(petite explication: les 35m viennent de la croix qui est en haut qu'on peu gravir)

Etant donné que l'Uruguay est un plat pays avec quelques vallons, que dis-je, tas de terre, la vue est plutôt sympatique!
J'ai même rencontré 2 lyonnais au sommet!


Quelques bonnes nuits de sommeil plus tard et nous voilà de retour au point de départ à Lagomar. Dernière semaine dans la capitale à se reposer et préparer l'arrivée à Buenos Aires.... 

Il se trouve que pendant cette semaine, l'Uruguay à joué (et gagné) contre l'Italie à la coupe du monde, se qualifiant ainsi pour la suite des réjouissances....
Etant un amoureux inconditionnel du sport au ballon rond (humour!), nous sommes allé assister aux dernière minutes devant l'écran géant installé sur la place. Ambiance sympa et cris de joie à la fin. Malheureusement, le supporter reste supporter et il faut croire que d'être de l'autre côté de l'Atlantique ne les rends pas plus intelligents que nos chers supporters français. C'est donc avec des jets de pierres, bouteilles et coups de matraques que la fête s'est terminée... Et autant vous dire que d'être à ce moment là, à cet endroit (= mauvais endroit) et ben j'ai pas fait le malin et je dois avouer que c'est la première fois depuis que je voyage que j'ai eu "peur". parce que la foule qui court, crie, les projectiles et la police qui frappe sur tout ce qui bouge car pas le temps de faire la différence entre supporter con et supporter tout court, et ben ça donne pas envie de rester pour faire un pique-nique. 


Aujourd'hui toutes ces aventures se terminent. Je prends un ferry pour Buenos Aires. 
L'Uruguay fût vraiment une bonne surprise! bien sûr c'est un pays cher mais y voyager en hiver permet de faire des économies et profiter de certains petits coins de paradis comme Cabo Polonio par exemple. C'est sûr, je reviendrais!

Pour les photos c'est toujours au même endroit

Je vous ai même rajouté des photos à l'album "por la costa" (bande de veinards!)