Le
vendredi, les sacs bouclés et le petit dèj' avalé, Alfredo notre couchsurfer à
Posadas, nous a déposé à la sortie de la ville sur la route n°12. Toujours en
compagnie de Jaceq, le polonais rencontré quelques jours plus tôt, nous avons
tendu le pouce pour essayer d'aller visiter le parc naturel Mburucuya
(pronnoncez : Hummmmmmmmmmmbouroucougia)
dont ont nous a vanté la beauté.
Malheureusement
après environ 6 heures d'attente, nous avons pas bougé d'un pouce et nous
sommes donc mis en route marche pour environ 5 km. La nuit arrivant, et
n'ayant toujours pas trouvé de voiture acceptant de prendre 3 personnes plus
environ 250L de bagages, nous avons donc planté la tente dans un champ.
Le soir
venu nous avons eu la bonne surprise de
découvrir que ces espèces d'énormes termitières s'ouvrent et des centaines
d'insectes volants non-identifiés s'en échappent pour aller faire je ne sais
quoi. Le spectacle était assez sympa !
Le
lendemain, re-marche jusqu'à un contrôle de police marquant la sortie de la
province de Misiones et l'entrée de celle de Corrientes. Re-attente et
finalement en milieu d'après-midi nous sommes pris à l'arrière d'un
pick-up ! Il aura donc fallu marché environ 8km et surtout attendre près
de 36h (bon, avec une pause dodo au milieu quand même) pour avoir la chance de
pouvoir parcourir ces 80km sous un magnifique soleil, les cheveux dans le vent
soufflant comme un aire de liberté absolue.
Nous
avons ainsi pu admirer le changement de paysages avec la province de Misiones.
Les grands champs de « yerba mate » ont laissé place à des estancia
de tailles gigantesques (on n'en voyait pas la fin à l'horizon!!).
Arrivés
à Ituzango nous avons couru vers la rivière Paraguay qui y coule pour aller
piquer une tête. Bon il a fallu quand même de longues minutes pour convaincre
Jaceq que non, les piranhas présents dans cette rivière ne sont pas
dangereux !
La
nuit tombée, nous avons planté nos tentes sur cette plage de sable blanc et
cadavres de bouteilles pour y passer une nuit douce et bercée de rêve d’auto-stop fonctionnant à
merveille (qu'il est bon de rêver de temps en temps!)
Après
avoir passé un matinée occupée principalement à larver sur la plage, on s'est
dit qu'un peu de stop serait bien. Oui mais voilà, après 2h d'attentes, on
s'est dit qu'il serait encore mieux de faire une soirée puis de passer la nuit
dans un vieil autobus abandonné repéré non loin d'où on faisait du stop.
On
s'est donc retrouvés à célébrer notre malchance en stop avec une bouteille de
vin argentin, du pain (il en faut peu pour se nourrir sur la route!) et un peu
de musique dans un bus digne de celui de Christopher Mc' Andless que l'on peu
voir dans le film Into the Wild.
Le
lendemain, on n'a même pas essayés de faire du stop et nous sommes directement
mis en marche pour 2 petit kilomètres. On a ainsi pu assister à un magnifique spectacle
dans un champ bordant la route. Des Gauchos lancés au galop pour rassembler le
bétail. Magique ! Les Gauchos sont des sortes de Cow-boy argentins.
Chaussés souvent de longues bottes en cuir, d'un pantalon de velours et d'une
veste, ils portent un béret et se déplacent à cheval dans les grandes
propriétés pour guider le bétail.
Après
de longues heures d'attente (on commence à avoir l'habitude) on s'est surpris à
avoir trouvé une certaine « routine » à l'autostop. Chacun y va de
son occupation. Jaceq s'occupe de recoudre son jean, Nadia de lire un bouquin
et moi d'essayer d'apprendre l'espagnol (et autant vous dire que j'ai eu le
temps de progresser!)
Mais
bon, arrivé un moment il faut avancer et nous avons fini par trouver dans une
station service une personne acceptant de nous emmener 10km plus loin (c'est
mieux que rien!). En fait, on pense qu'on s'est fait eu car une fois que le
gars nous a déposé au milieu de nulle part argumentant qu'il allait dans
l'estancia d'en face, il a continué sa route. Bref, après une longue marche, on
s’apprêtait à planter la tente quand une voiture à fait demi-tour pour nous
prendre. Notre chauffeur allait directement à Corrientes, soit près de 250km
plus loin. Devant nos difficultés à rejoindre le parc Hummmmmmmmmmmbouroucougia (ça faisait quand
même 4 jours qu'on essayait de faire ces 170km!) on a préféré avancer. Et c'est
après une nuit de camping sauvage dans une zone industrielle de Corrientes pas
très sauvage que nous avons décidés de renoncer à ce parc.
C'est aussi le
moment où nous avons dit au revoir à Jaceq. Lui allant au Nord de l'Argentine
vers Salta et ses montagnes et nous voulant aller le plus vite possible au Sud
pour fuir cette région inhospitalière aux auto-stoppeurs.
Malheureusement
les 2 heures de stop ne nous auront pas amenées plus loin que nos pieds (soit
environ 3 km) et c'est proche d'un lotissement tout moche que nous avons planté
notre tente sur un petit parking de sable.
A
2h du matin, nous avons eu le plaisir de nous faire réveiller par la police.
Petit détails, les trois policiers étaient complètement bourrés. Autant vous
dire que se faire réveiller, torche sur la tronche, par un policier saoul qui
parle rapidement et qui porte une arme ça ne rassure pas beaucoup. Mais bon,
après avoir compris que je m'appelais Vidal Marron et que j'avais les yeux
Baptiste (très très très bourrés je vous ai dis!) on a du aller les aider à
pousser leur voiture de fonction qu'ils avaient mis dans le fossé...
Remis
de nos émotions, c'est par un vent de folie que nous avons été ré-réveillés une
heure plus tard. Puis par une pluie qui fait passer le déluge pour un simple
crachin breton. 20 minutes et environ
2cm d'eau dans la tente plus tard, nous avons profité d'une accalmie pour tout
plier et aller chercher refuge dans le lotissement. Il se trouve que se lotissement est construit
à côté d'une « villa », équivalent aux favelas brésiliennes. Du coup
tout se trouve derrière des grandes grilles infranchissables.
Nous avons fini
par sauté dans le premier bus rencontré aux alentours de 5h du matin pour
rejoindre le centre de Corrientes puis son terminal d'autobus où nous avons
pris un ticket pour Goya, environ 150 plus au sud. Arrivés là bas, nous avons
par chance trouvé un chambre de libre dans un petit hôtel tout simple et avons
pu dormir, faire sécher toutes nos affaires et
regarder de shrek en espagnol à la télé.
Mis
à part le fait que la ville de Goya accueille chaque année le plus grand
festival de pèche du monde (génial non?) il n'y a rien à faire/ voir et c'est donc
totalement sec et pleins d'énergie que nous avons tendu le pouce en direction
de la province d'Entre-Rios.
On ne sait toujours pas ce qui s'est passé, mais en même pas une heure, nous
avons obtenu un lift pour une quarantaine de km puis pour près de 350km dans un
camion brésilien. Paulo, le chauffeur, fait la liaison Sao-Polo – Mendoza pour
livrer des fruits. On aurait donc pu aller jusqu'à la frontière chilienne si
nous avions voulu mais nous avons préférés s'arrêter à Paranà, capitale de la
province d'Entre-Rios.
Après une nuit de
camping sauvage horriblement froide (mes orteils s'en souviennent encore) on a
décidé d'aller en Uruguay où nous espérions pouvoir trouver un peu plus de
chaleur. C'est donc sans avoir visité la ville de Paranà que nous nous sommes
dirigés vers la route 18.
On peut appeler ça le destin où alors la malchance
mais il se trouve que à 5km de Paranà lors de notre pause empanadas, Nadia
s'est cassé une dent. Du coup on est allés au centre de Paranà cette fois pour
une mission urgence dentiste. Ça tombe bien, un couchsurfeur nous y a invité.
Le
départ de Paranà s’est fait en un claquement de doigts. 5 voitures dans l’après
midi pour arriver 200km plus loin. Un camping sauvage au bord d’un lac et le
lendemain on trouve un camion (17 sec 34’ d’attente, montre en main) pour
rejoindre Concordia à la frontière Uruguayenne. Et c’est après quelques petits
lifts sur des petites routes et un barrage qu’on est entrés en Uruguay !
Les
photos c’est ici !
la photo du camping sauvage dans le champ et celle du gauchos sont magnifiques et moi aussi j'ai pensé au film into the wild en voyant la photo de l'intérieur du bus. ^^
RépondreSupprimerl'Argentine, je crois que c'est la partie de ton voyage que je t'envie le plus...
Jessica.